Rencontre avec Hans Egidi
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je ne suis pas du genre monomaniaque : j’ai toujours eu besoin de diversifier mes activités professionnelles. J’aime autant jouer qu’enseigner, aussi bien auprès des jeunes que des professionnels. J’ai plaisir à explorer différents répertoires : classique, ancien, contemporain, voire expérimentale.
Hans Egidi, qui enseigne la musique de chambre et l’alto, fait notamment partie du Quatuor Sine Nomine, qu’il a cofondé aux côtés d’enseignants du Conservatoire de Lausanne et de l’HEMU, certains encore en activité, d’autres à la retraite.
Pour l’année 2025-2026, vous dirigerez une session de l’Orchestre du Conservatoire de Lausanne aux côtés de Denitsa Kazakova et François Gottraux, qu’est-ce qui rend ce projet unique à vos yeux ?
Dans ce projet, nous allons tenter de transposer l’expérience développée avec l’Orchestre des Jeunes de la Suisse Romande (OJSR) : travailler sans chef d'orchestre, avec des coachs occupant la place des chefs de pupitre. La taille de l’ensemble le permet encore, et cela favorise une approche fondée sur l’écoute mutuelle et l’initiative de chacun·e, dans un esprit plus chambriste.
En tant qu’enseignant des pratiques collectives, je suis souvent bluffé par l’ampleur des progrès possibles dans le jeu d’ensemble, bien plus grande que dans le travail individuel des jeunes musiciens et musiciennes.
J’espère que cette expérience portera ses fruits, au moins un peu… !
Qu’avez-vous aimé transmettre à travers cette session d’orchestre ? Qu’espériez-vous que les élèves y découvrent, musicalement et humainement ?
J’espère, tout simplement, leur avoir transmis le plaisir du travail collectif, dans une activité où l’on passe autrement un temps considérable seul dans son coin…
Y a-t-il un souvenir ou un moment vécu avec vos élèves que vous souhaiteriez partager avec nous ?
Les derniers souvenirs sont souvent les meilleurs ! À la sortie du camp de l’OJSR, cet été, nous avons joué dans plusieurs concerts le redoutable Divertimento pour cordes de Bartok… sans chef, et franchement bien ! J’avais des sérieux doutes sur la faisabilité avec des jeunes entre 13 et 18 ans.
En tant que musicien·ne, on vit parfois des instants suspendus. Quel moment musical vous a particulièrement touché ou transformé dans votre parcours ?
Le fameux ange passe (bien top rarement, hélas) : quand, dans le jeu d’ensemble, l’énergie de tout le monde se canalise exactement dans la même direction. Et quand, en plus, la musique est belle… c’est juste trop beau !
Si vous deviez retenir une grande joie ou une fierté professionnelle, laquelle choisiriez-vous ?
J’ai plein de beaux souvenirs, mais rien d’absolument marquant. Quant à mes petites fiertés… je les garde pour moi !
Et quand vous ne faites pas de musique… qu’est-ce qui vous ressource, vous fait rire, vous inspire ?
Ceux et celles qui me connaissent savent que j’adore de me défouler en montagne, en y pratiquant divers sports.
Pour mettre un peu de musique, pourriez-vous partager votre playlist de saison (en trois titres) ?
Pas de playlist ! Je n’écoute de la musique qu’à la radio… et au concert !
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Pour l’année 2025-2026, la session de l’Orchestre du Conservatoire sera dirigée par Denitsa Kazakova, François Gottraux et Hans Egidi. Ils proposeront un programme autour de la Symphonie N°5 de Schubert.
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> 20e anniversaire de l’Orchestre des Jeunes de la Suisse Romande (OJSR)
Dimanche 12 octobre à 17h, à la salle Paderewski du Casino de Montbenon